"Un livre qu'on quitte sans en avoir extrait quelque chose est un livre qu'on n'a pas lu."

[Antoine Albalat]

octobre 09, 2011

La rivière à l'envers : imaginer un nouvel épilogue

PROLOGUE
"L'histoire que voici se passe en un temps où l'on n'avait pas encore inventé le confort moderne. 
Les jeux télévisés n'existaient pas, ni les voitures avec airbags, ni les magasins à grande surface. 
On ne connaissait même pas les téléphones portables ! 
Mais il y avait déjà les arcs-en-ciel après la pluie, la confiture d'abricot avec des amandes dedans, les bains de minuits improvisés, enfin toutes ces choses qu'on continue à apprécier de nos jours. 
Il y avait aussi, hélas, les chagrins d'amour et le rhume des fois, contre lesquels on n'a toujours rien trouvé de vraiment efficace. 
Bref, c'était... autrefois"

C'est "La rivière à l'envers" de Jean-Claude Mourlevat 

Mourlevat Jean-Claude, La rivière à l'envers 1. Tomek, Pocket jeunesse, Paris, 2008.

          Dès les premiers mots, le lecteur est plongé dans un univers merveilleux tellement extraordinaire qu'il est quelquefois difficile d'en sortir ! Les myriades de mises en abyme sont d'un régal pour les petits et pour les grands et accréditent l'univers de Tomek à un point où l'on aimerait regarder les petits parfumeurs danser sous nos yeux. C'est un roman que je donnerai volontiers à mes futurs élèves, car il n'y a pas meilleur stimulateur d'imagination que les écureuils-fruits, la vieille dame sur sa balançoire et le village des parfumeurs. 

Pistes pédagogiques

          Depuis "La part de l'Autre" d'Eric-Emmanuel Schimtt que j'ai lu cet été, je n'avais plus ressenti cette frénésie, cette passion des mots qui coulent et plongent dans mon imaginaire. Les pages tournent et tournent et à la fin l'auteur m'abandonne à la réalité...  
          J'ai imaginé quelques pistes pédagogiques qui pourraient être utiles dans la réalisation de Tâches-Problèmes (séquence de leçons qui a pour objectif la réalisation d'une tâche finale, concrète). En effet, il me reste encore quelques souvenirs de lecture durant mes Humanités et j'avoue qu'elles ne sont pas exceptionnelles. Comment peut-on exhorter les élèves à lire lorsque la tâche est une évaluation sommative, une sorte de questionnaire afin de vérifier si l'élève a bien lu (ou non) l’œuvre imposée par le professeur. Je me dois donc d'introduire des romans dans des séquences de leçons afin que la lecture de ces romans ne devienne pas une évaluation, mais un outil pour permettre aux élèves d'acquérir les savoirs et savoir-faire dictés par la Communauté Française.  

  Écrire la suite d'un récit 

          Ce roman est divisé en chapitres. Chaque chapitre correspond à une péripétie du protagoniste, Tomek. Le découpage est assez simple et très plaisant, car un nouveau chapitre correspond à un nouvel épisode palpitant. Cependant, le roman se termine à l'épilogue où Tomek rentre à son village après avoir terminé sa quête. Hannah, quant à elle, n'a pas terminé sa quête :
"- Tiens, je te laisse. Comme ça tu seras sûr que je reviendrai. Je serai bientôt de retour. Je te le promets.
Et elle s'en alla."
          Dans ce récit d'aventure, le merveilleux permet à l'auteur d'imaginer des actions extraordinaires faisant intervenir l'impossible dans le récit (la magie, les animaux et les arbres qui parlent, les démons, des villages sortis tout droit d'un conte, etc.) A toi d'imaginer les dernières lignes ! Hannah reviendra-t-elle ? Tomek restera-t-il à l'attendre gentiment ? La fin sera-t-elle fermée ou ouverte ? L'histoire se terminera-t-elle bien ou mal ?  Tout est possible lorsque l'on tient la plume entre nos doigts ! 
           Bien évidemment, cette tâche est très difficile pour les élèves. C'est donc au professeur de déployer une série de stratégies pédagogiques afin de les amener à écrire cette fin.








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